ŒUVRES LYRIQUES FRANÇAISES
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
B
BABAOU
Comédie musicale en trois actes, livret de Louis Boucot et Raphaël Adam, musique de Fred Pearly et Pierre Chagnon. Création au Théâtre Daunou le 01 avril 1932.
"Vieilles histoires de déshabillage dont le café-concert a déjà bien abusé. Il s'agit ici d'une entreprise de divorces sur commande, grâce à un séducteur rétribué, en l'espèce Babaou, faux nègre et réellement comte déguisé. La musique ne vise pas davantage à l'originalité ; elle ne cherche qu'à devenir populaire, et l'on peut croire que la « Biguine de Babaou » connaîtra cet agréable sort." (Larousse Mensuel Illustré, 1932)
BABEL-REVUE
Revue en quatre actes et onze tableaux, précédée de l'Esprit en bouteilles, prologue en deux tableaux, par Paul Burani et Édouard Philippe, musique de Robert Planquette, Louis Varney, Édouard Okolowicz, Lonati, Riou, Édouard Philippe, représentée à l'Athénée-Comique le 10 janvier 1879. Cette année, fertile en inventions curieuses, en scandales et en mauvaises pièces, a exercé la verve spirituelle des auteurs. On peut mettre un nom à chacune des artistes dont l'avocat résume ainsi l'incident judiciaire :
Je suis l'avocat de ces dames,
Je sais plaider sur un chiffon.
Si vous saviez que de réclames
Cela fait autour de mon nom !
Ici, c'est la belle petite
Du théâtre de *** mais, motus !
Un faux baron l'avait séduite ;
Par surcroît, il prend son quitus.
Là, ce prix du Conservatoire,
Avide d'avoir du succès,
Préférant l'argent à la gloire,
A fui le Théâtre-Français.
Une autre élève, à pleine voile
Prend la route de maint caissier ;
Pour bien prouver qu'elle est étoile,
Elle commence par filer.
Un nouveau talent se fait place
Dans un grand théâtre ; aussitôt
Des créanciers viennent en masse
Mettre la main sur son magot.
Enfin cette jeune inconnue,
Grâce à mon plaidoyer, pourra
Prouver quelle a, comme ingénue,
Tout... pour jouer cet emploi-là.
Je suis l'avocat, etc.
La musique de ce rondeau est de M. Lonati. On a remarqué aussi une polka, composée par M. Édouard Philippe et orchestrée par M. Hubans. Babel-Revue a eu près de cent représentations.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
BABIOLE
Opérette villageoise en trois actes, livret de Clairville et Octave Gastineau, musique de Laurent de Rillé, représentée aux Bouffes-Parisiens le 16 janvier 1878 avec Mmes Paola Marié (Babiole), Mary Albert (Madeleine), Blanche Miroir (Arabelle), Blot (Babet), Rozahl (Jeanne), Descot (Estelle), Henriette (Georgette), MM. Daubray (le Bailli), Jolly (le Seigneur), Jeannin (Alain), Minart (Carcassol), Bienfait (Tamarin), Scipion (le Garde champêtre), Dubois (Magloire), Vinchon (Mathurin).
L'intrigue n'a pas coûté un grand effort d'imagination. Babiole est une fermière curieuse et rusée qui, pour se faire épouser par Alain, jeune rustre qui aime ailleurs, invente des stratagèmes et évente tous les secrets du village. Les auteurs ont semé cette longue farce de la menue monnaie de gauloiseries dent leurs spectateurs ordinaires sont si friands. La musique n'a rien de remarquable et n'offre guère que des réminiscences et des arrangements de vieux airs.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1880]
BABOLIN
Opérette en trois actes, livret de Paul Ferrier et Jules Prével, musique de Louis Varney, représentée aux Nouveautés le 19 mars 1884, avec Mmes Vaillant-Couturier (Elvérine), Juliette Darcourt (Mirane), Mily-Meyer (Bagatella), MM. Berthelier (Karamatoff), Morlet (Lorenzo), Albert Brasseur (Mélissen).
BABOUC
Opéra-comique en quatre actes, musique de Lemière de Corvey, écrit pour le théâtre Feydeau, en 1795. Lemière de Corvey, qui n'a pas fait représenter moins d'une vingtaine d'opéras-comiques complètement oubliés aujourd'hui, s'était fait connaître en 1793 par une composition originale. Il avait mis en musique un article du Journal du soir racontant la sommation faite au général Custine de rendre Mayence, et la réponse du défenseur de la place. Engagé volontaire, il fit une partie des campagnes de l'Empire et devint lieutenant-colonel.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
BABOUCHE (LA)
Opéra-comique en trois actes et quatre tableaux, livret de Fernand Sarrette, musique de Colo-Bonnet, représenté sur le Grand-Théâtre de Genève en avril 1895. Les deux auteurs sont Français.
BACCHANALE
Opéra-comique en trois actes, livret de Bertal et Jules Lecocq, musique d’Hervé. Création aux Menus-Plaisirs le 22 octobre 1892, avec Mmes Lambrecht (Aiglonnette), Antonia Aussourd (Pépa), Derly (Sidonie), Derval (Angèle), Bordo (Hermance), Mithoir (Albertine), Marius (Juliette), MM. Charpentier (Adhémar Montsoleil), Théry (Fabien Milanor), Berville (Sulpice Banigaly), Jourdan (Alfred Legeay), Verneuil (Achille Beauduron), Modot (Marius Finolin), Vidal (un domestique), De Laborie (Léon), Dufour (Raoul).
BACCHANTE (LA)
Opéra-comique en deux actes, livret d’Arthur de Beauplan et Adolphe de Leuven, musique d’Eugène Gautier. Création à l’Opéra-Comique (2e salle Favart) le 04 novembre 1858 avec Marie Cabel. Cet ouvrage n'eut que trois représentations, et tomba malgré le succès personnel qu'y obtint Marie Cabel.
BACCHUS
Opéra en quatre actes et sept tableaux de Catulle Mendès, musique de Jules Massenet, représenté à l'Opéra le 02 mai 1909. => fiche technique
BACCHUS ET ÉRIGONE
Deuxième entrée (acte) des Fêtes de Paphos, paroles de La Bruère, musique de Mondonville, représentée à l'Opéra le 09 mai 1758.
BACCHUS ET ÉRIGONE
Entrée pour les Fêtes de Paphos, dont la musique a été écrite par Candeille en 1780.
BACCHUS TRIOMPHANT
Opéra, livret d’Henri Cain, musique de Camille Erlanger, représenté à Bordeaux le 11 septembre 1909.
BACHELETTE (LA)
Opérette en trois actes et quatre tableaux, paroles de M. Van der Elst, musique d’Eva Dell'Acqua, représentée à Bruxelles, sur le théâtre des Galeries-Saint-Hubert, le 10 mars 1896.
BACHELIER ET ALGUAZIL
Opéra-comique en un acte, d'Élie Brault, représenté au théâtre du Château-d'Eau en 1880, avec Mmes Cottin (Christina), Montoni (Carmen), MM. Gustave Leroy (Pedro), Géraizer (Pepe), Destez (Bazile).
BAGARRE (LA)
Opéra-comique en un acte, livret de Jean-François Guichard et Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet, musique de Pierre Van Maldere. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 10 février 1763.
BAGATELLE
Opérette en un acte, livret de Hector Crémieux et Ernest Blum, musique de Jacques Offenbach, représentée aux Bouffes-Parisiens le 21 mai 1874. Bagatelle est une demoiselle de café-concert ; elle a été sifflée ; Georges a cherché querelle aux siffleurs et a vengé de cet outrage la chanteuse. Rentrée chez elle, Bagatelle, en fureur, voit escalader sa fenêtre par un inconnu. Après avoir fait des efforts désespérés pour chasser l'audacieux, elle apprend que c'est lui qui l'a défendue contre la cabale, et elle cesse d'être inhumaine. La musique n'est pas trop commune. On y trouve une assez jolie chanson, celle de Javotte, la soubrette, intercalée dans un petit trio. Chantée par Ed.-Georges, Mmes Judic et Grivot.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément, 1876]
BAGATELLES DE LA PORTE (LES)
Opérette en un acte, livret de Baër, musique d’Hervé, représentée au théâtre des Menus-Plaisirs le 14 août 1890.
BAILLI BIENFAISANT (LE)
Opéra-comique en un acte, livret de Duserre, musique de Pierre-David-Augustin Chapelle, représenté au théâtre des Beaujolais le 15 mai 1786.
BAIN DE MONSIEUR (LE)
Opérette en un acte, livret d’Octave Pradels et Mancel, musique de Paul Lacôme, représentée à l’Eldorado le 12 septembre 1895.
BAÏOCCO ET SERPILLA
Parodie d’Il Giocatore [le Joueur] d’Orlandini, livret de Charles-Simon Favart, musique de Charles Sodi, créée à Paris, Théâtre-Italien, le 09 août 1753. Première à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 25 janvier 1764.
BAISER (LE)
Opéra-comique en un acte, livret d’Henri Gillet, musique d’Adolphe Deslandres. Création à l’Opéra-Comique (2e salle Favart) le 23 juin 1884, avec Mmes Zoé Molé-Truffier, Rémy, MM. Bertin, Labis.
BAISER (LE) ou LA BONNE FÉE
Comédie en trois actes, en vers, mêlée d'ariettes, livret de Jean-Pierre Claris de Florian, musique de Stanislas Champein. Création à l’Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 26 novembre 1781.
BAISER À LA PORTE (LE)
Opérette en un acte, livret de Jules de La Guette, musique de Charles Lecocq, représentée aux Folies-Marigny vers 1865.
BAISER AU PORTEUR (LE)
Vaudeville en un acte d'Eugène Scribe, Justin Gensoul et Frédéric de Courcy, musique d'Adolphe Adam, représenté au théâtre du Gymnase le 09 juin 1824.
« Nous ne mentionnons ici ce vaudeville que parce qu'il a fourni à Adolphe Adam l'occasion de se produire dans la carrière lyrique. Le sujet, emprunté à un vieux conte grivois, ne manque pas d'originalité. Derville, jeune et aimable officier, doit épouser Jenny, nièce de la baronne de Vervelles. Certes, il aime sa fiancée, mais on ne renonce pas aisément aux charmants hasards de la jeunesse ; aussi, le diable aidant, il obtient un baiser de la femme du fermier Thibaut ; celui-ci arrive juste à temps pour être témoin du méfait. Grande colère du mari ! Derville s'avise, pour l'apaiser, d'un expédient aussi extravagant que sa conduite. Il s'engage à laisser prendre au rustaud une revanche sur Jenny, et souscrit même un baiser au porteur, payable à Thibaut ou à son ordre. Ce baiser clandestin a retenti dans le village ; il occasionne une rupture passagère entre les deux jeunes gens, et un refroidissement de la part de Jenny. Heureusement pour Derville, le cœur ne perd jamais ses droits, et Jenny se laisse fléchir. Mais tout n'est pas fini ; l'inexorable Thibaut se présente, son billet à la main. Or, la baronne, qui s'est chargée de désintéresser les créanciers de son neveu, ne sachant pas de quelle dette singulière il s'agit, s'empare du billet et offre de faire honneur à la signature de Derville, au grand regret du fermier, qui, comme bien des maris, se trouve avoir payé les frais de l'assaut donné à son honneur. Cette donnée scabreuse inspira aux auteurs un amusant ouvrage rempli de piquants détails, dont l'audace, parfois extrême, était sauvée par l'esprit et l'habileté. Le succès fut complet et prolongé. Il aida à révéler le talent naissant d'Adolphe Adam, qui avait composé l'air du couplet final, air devenu populaire, et reproduit dans une infinité de vaudevilles. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
BAISER AUX ENCHÈRES (LE)
Opérette à grand spectacle, musique de Kufferath, créée au théâtre de l'Apollo à Paris le 18 novembre 1922.
« On y voit une duchesse obligée de se faire chanteuse de music-hall, voire dompteuse, épouser finalement un conte ; la musique de M. Kufferath, fort bien venue, est d'un auteur rompu aux exercices modernes et qui parodie même agréablement les essais polytonaux et contemporains. »
(Larousse Mensuel Illustré, janvier 1923)
BAISER DE SUZON (LE)
Opéra-comique en un acte, livret de Pierre Barbier, musique d’Herman Bemberg. Création à l'Opéra-Comique (salle du Châtelet) le 04 juin 1888, mise en scène de Paravey, avec Mlles Mathilde Auguez (Suzon), Pierron (Thérèse), MM. Bernaert (Simon), Galand (Jacques), Barnolt (Lucas), sous la direction de Jules Danbé.
« C'est une petite paysannerie à l'imitation des Noces de Jeannette, dont elle semble former comme une sorte de contrepartie ; le livret ne manque ni de mouvement ni de gaieté, la musique ne manque ni de grâce ni d'expression, le tout avec une certaine inexpérience, et comme une espèce de gaucherie juvénile qui décelait l'âge des deux auteurs, tous deux à leurs débuts. La pièce était fort gentiment jouée. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
BAISER DONNÉ ET RENDU (LE)
Opéra-comique en un acte, livret de Guy, musique de Gresnick, représenté au théâtre des Amis de la Patrie (Louvois), le 15 février 1796.
BAISER EN DILIGENCE (LE)
Opérette en un acte, livret de Froyez, musique d’A. Noël, représentée au théâtre des Menus-Plaisirs le 05 décembre 1893.
BAISER ET LA QUITTANCE (LE) ou UNE AVENTURE DE GARNISON
Opéra-comique un trois actes et en prose, livret de Louis-Benoît Picard, Michel Dieulafoy et Charles de Longchamps, musique de Méhul, François-Adrien Boieldieu, Rodolphe Kreutzer et Niccolo [Isouard]. Création à l’Opéra-Comique (salle Feydeau) le 18 juin 1803.
BAL BOURGEOIS (LE)
Opéra-comique en un acte, livret de Charles Simon Favart, musique de vaudevilles, représenté au Théâtre de la Foire Saint-Germain le 13 mars 1738, puis à Brunoy le 22 novembre 1780 avec une musique de Prot.
BAL DE MADEMOISELLE ROSE (LE)
Saynète en un acte, livret et musique d’Edmond Lhuillier, représentée à la salle Erard, le 12 avril 1874.
BAL DE STRASBOURG (LE)
Opéra-comique en un acte, paroles de Favart, de La Garde et Laujon, joué à la foire Saint-Laurent en 1744. Cette pièce, donnée à l'occasion du rétablissement de la santé du roi Louis XV, ne pouvait manquer, dans ces circonstances, d'être fort agréablement reçue. Mais ce qui en fit le principal succès, c'est la scène touchante du courrier, que tous les spectateurs chantaient avec les acteurs, et qui valut à Favart une députation des dames de la Halle avec un présent de fleurs et de fruits. Ceci est de l'histoire entrevue par une bien petite ouverture il est vrai ; mais enfin ce sont des faits.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
BAL DES DIEUX (LE)
Cantate qui aurait été représentée au Théâtre de l'Opéra le 24 août 1724.
« Ni le Dictionnaire des frères Parfaict, ni ceux de Léris et de l'abbé de Laporte ne font la moindre mention de cette œuvre lyrique. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
BAL DU SOUS-PRÉFET (LE)
Opéra-comique en un acte, livret de Paul Duport et Amable Villain de Saint-Hilaire, musique d’Edouard Boilly. Création à l'Opéra-Comique (2e salle Favart) le 08 mai 1844, avec Mlle Zoé Prévost, M. Honoré Grignon.
« Les scènes de la vie de province ont souvent défrayé l'opéra-comique. Il s'agit cette fois d'un rentier qui veut se marier, et contrefait le sourd pour mieux éprouver le caractère des demoiselles auxquelles il fait la cour. Cette ruse le fait assister aux doux entretiens de sa prétendue, Mlle Agathe, avec un jeune commis voyageur qu'elle épouse, et notre rentier reste célibataire. La musique a de la vivacité et accuse de bonnes études musicales. On a remarqué l'ouverture et un bon duo chanté par Honoré Grignon et Mlle Prévost. M. Boilly était un ancien lauréat de l'Institut. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
BAL IMPROMPTU (LE)
Opéra-comique en un acte, paroles de Harny, musique de Desbrosses, représenté au Théâtre de la Foire Saint-Laurent le 10 juillet 1760. Un homme de condition, voulant donner une fête à la campagne, imagine de déguiser les valets en maîtres et les maîtres en valets. De là, différentes scènes, où ceux-ci parlent de leurs maîtres comme s'ils ne devaient plus redevenir leurs valets, et, depuis le Grand Condé, on sait le héros qu'est un maître pour son valet chambre ; mais les valets redeviennent Gros-Jean comme devant, et les péripéties de cette transformation terminent la pièce.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
BAL MASQUÉ (LE)
Opéra-comique en un acte, livret de Benoît-Joseph Marsollier, musique de François-Joseph Darcis, créé à Versailles, Théâtre de la Cour, le 31 mars 1772. Première à l'Opéra-Comique (Hôtel de Bourgogne) le 01 avril 1772.
BALAYEUR ET BALAYEUSE
Opérette en un acte, livret de Siegel et Bataille, musique de Paul Henrion, représenté à l'Eldorado en avril 1873.
BALDASSARI
Opéra-comique en un acte, paroles de Jules Ruelle, musique de M. de Mortarieux, représenté aux Fantaisies-Parisiennes le 03 août 1867. La donnée du livret est un peu risquée. La partition offre de jolis couplets et un duo dans lequel l'air Au clair de la lune, a été intercalé et traité avec goût.
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
BALLADINE ET CASQUENFER
Opérette-bouffe en un acte, livret de Charles Blondelet et Félix Baumaine, musique de Frédéric Barbier, représentée à l’Eldorado le 15 février 1869.
BALLET DE LA PAIX (LE)
Paroles de Roy, musique de François Rebel et Francœur, représenté à l'Opéra le 29 mai 1738. Il ne mérite d'être signalé que parce qu'il est l'ouvrage le plus saillant du surintendant de la musique du roi, de Francœur, qui fut directeur de l'Académie royale de musique de 1751 à 1767.
BALLET DE VILLENEUVE-SAINT-GEORGES
Opéra en trois actes avec un prologue, paroles de Banzy, musique de Colasse, représenté à la cour le 01 septembre 1692, et au théâtre de l'Académie royale de musique en 1700.
« Son nom lui vient de ce qu'il fut représenté devant le Dauphin à Villeneuve-Saint-Georges, le 1er septembre 1692. On le joua ensuite à Paris. »
(Gustave Chouquet, Histoire de la musique dramatique en France, 1873)
BALLET DE VINGT-QUATRE HEURES (LE)
Opéra, paroles de Legrand, musique de Jacques Aubert, représenté à l'Opéra le 05 novembre 1722.
BALLET DES ÂGES (LE)
Opéra en trois entrées avec prologue, paroles de Fuzelier, musique de Campra, joué en 1718. Le prologue représente les jardins d'Hébé, où la jeunesse est invitée à mettre à profit les douceurs d'un asile agréable. Chaque entrée forme une petite comédie : la première représente la jeunesse ou l'Amour ingénu ; la seconde, l'âge viril, ou l'Amour coquet ; la troisième, la vieillesse, ou l'Amour joué. La dernière scène montre la Folie triomphant de tous les Ages.
BAMBOULA (LA)
Opéra-comique en trois actes, livret de P. Didier et Rochery, musique de Charles Solié fils, représenté à Nantes le 28 février 1885, avec Mmes Jeanne Espigat, Poyard, Olivier, Massue, Roux, MM. Labis, Herbez, Vidal, Baron.
BANC DE SABLE (LE)
Mélodrame, musique de Schaffner représenté à la Porte-Saint-Martin vers 1820.
BANDEAU DE L'AMOUR (LE)
Opérette en un acte, paroles d'Hippolyte Lucas, musique de Bazzoni, représentée sur le théâtre des Folies-Nouvelles en décembre 1855.
BANDIT (LE)
Opéra en deux actes, musique de Jean Simon Eykens, représenté à Anvers en 1836.
BANDIT (LE)
Opéra, musique de Van Bree, représenté au théâtre français de La Haye vers 1840.
BANDIT PAR AMOUR (LE)
Opéra-comique en trois actes, livret de Cadinot, musique de Dassonville, représenté à Bourges en février 1881.
BANDOLERO (LE)
Opéra en cinq actes, paroles de Henri Boisseaux, musique de Debillemont, représenté à Dijon en 1850. On y remarqua deux septuors, un boléro et une intéressante instrumentation.
BANNIÈRE DU ROI (LA)
Opéra, musique d’Auguste Mermet, joué à Versailles en 1839.
BANQUIER DU PAUVRE (LE)
Opéra-comique en un acte, paroles de G. Bogaerts, musique de F. Everaerts, représenté à Liège le 09 août 1865.
BAQUET DE SANTÉ (LE)
Divertissement mêlé de couplets, livret de Pierre-Yvon Barré et Jean-Baptiste Radet, musique de vaudevilles. Création à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 16 novembre 1784.
BAR-BA-BOUC
Opérette en un acte, paroles de Peytret, musique de Decroze, représentée à Marseille en 1865.
BARBACOLE ou LE MANUSCRIT VOLÉ
Opéra-comique en un acte, paroles de Morambert et de Lagrange de la Ferté, musique de Papavoine, représenté à la Comédie-Italienne le 15 septembre 1760.
BARBARES (LES)
Tragédie lyrique en trois actes et un prologue, livret de Victorien Sardou et Pierre-Barthélemy Gheusi, musique de Camille Saint-Saëns (composé en 1901).
Création au Théâtre de l'Opéra (Palais Garnier) le 23 octobre 1901 (répétition générale le 20 octobre) ; mise en scène de Pedro Gailhard ; décors de Marcel Jambon et Alexandre Bailly ; costumes de Charles Bianchini ; chorégraphie de Joseph Hansen.
Mmes Jeanne HATTO (Floria), HÉGLON (Livie), VINCENT (une Femme).
MM. VAGUET (Marcomir), DELMAS (Scaurus), ROUSSELIÈRE (le Veilleur), RIDDEZ (Hildibrath), GALLOIS et CANCELIER (2 Hommes du Peuple).
Ballet au 3e acte : Mlles Torri, Beauvais, Carré, G. Couat, Barbier, Carrelet, Soubrier, Meunier, Billon, Mouret, Parent, Mestais, L. Mante et le Corps de Ballet.
Chef d'orchestre : Paul TAFFANEL
28e représentation intégrale à l’Opéra le 15 décembre 1902, avec les créateurs, sauf MM. ROUSSELIERE (Marcomir), BAER (Scaurus) et CABILLOT (le Veilleur).
Cependant, l'acte II fut représenté seul à l’Opéra au cours de Galas :
Le 19 juin 1913 : Mme DEMOUGEOT (Floria), M. FONTAINE (Marcomir), sous la direction de Camille SAINT-SAËNS,
Duo de l'acte II donné à l'Opéra le 22 avril 1914 lors d'un gala en l'honneur du Roi et la Reine de Grande-Bretagne, avec Mme Jeanne HATTO (Floria), M. FONTAINE (Marcomir), sous la direction de Camille SAINT-SAËNS.
Enfin, à deux reprises, au cours de la saison 1915-1916, avec Mme HATTO (Floria), M. LAFFITTE (Marcomir), sous la direction de Henri BÜSSER.
32 représentations à l’Opéra au 31.12.1961.
« L'action se passe sous les murs d'Orange, un siècle avant Jésus-Christ, à l'époque de l'invasion des Teutons. A l'entrée du drame, les Barbares sont aux prises avec les Romains, faiblissant sous le nombre, tandis que Floria, la grande prêtresse de Vesta, s'est réfugiée dans l'amphithéâtre , avec les vierges ses compagnes, les femmes et les enfants épouvantés. L'un des deux consuls qui combattent, Euryale, vient d'être tué, et sa veuve, Livie, jure de le venger. L'autre, Scaurus, vient engager les femmes à s'enfuir, pendant qu'il se fera tuer lui-même pour leur donner le temps d'échapper à la mort. Mais Floria résiste, espérant encore. Tout à coup les Germains vainqueurs envahissent l'arène, leur chef Marcomir à leur tête, se préparant à tout massacrer. Et voici que Marcomir, fasciné par la fière beauté de Floria, après lui avoir adressé quelques paroles, chasse ses guerriers, avec défense de pénétrer de nouveau dans l'enceinte. Et le rideau tombe sur un regard silencieusement échangé entre la vestale et le héros germain.
Au second acte, Scaurus est tombé aux mains des sentinelles ennemies, et les Barbares s'apprêtent à l'égorger. Sur un cri de Floria accourt Marcomir, qui lui accorde la vie de Scaurus. Mais, resté seul avec elle, il lui découvre la passion qu'elle lui a inspiré. Qu'elle consente à le suivre, et la ville sera sauvée. Elle s'indigne et résiste. Il lui fait entendre alors les chants de mort de ses soldats ivres. Floria éperdue, terrifiée, sans défense, cède devant ces clameurs sauvages, et Marcomir, après avoir donné aux siens l'ordre d'épargner la ville et de partir au point du jour, revient auprès d'elle. Mais il est transformé. Il n'exige plus, il prie, lui déclare qu'il ne veut la tenir que de sa libre volonté, et elle, touchée de sa magnanimité, l'âme envahie d'ailleurs par un amour dont elle se défendait en vain, finit par tomber aux bras de son vainqueur.
Nous assistons au départ des Barbares, et Floria s'apprête elle-même à suivre celui qui doit être son époux. Livie est là, toujours farouche, toujours songeant à venger celui qu'elle a perdu. Comme elle soupçonne Marcomir à ce sujet, elle use d'un stratagème pour acquérir la certitude de la vérité qu'elle entrevoit, et elle s'écrie : « Je veux punir le lâche qui, feignant de se rendre à mon époux vainqueur, l’a frappé dans le dos. — Tu mens », dit aussitôt Marcomir, indigné de cette accusation ; « c'était au cœur. » Et Livie, se jetant alors sur lui, le poignarde en disant : « Au cœur, donc ! »
Peu d'action, on le voit, dans cette pièce. Et l'on doit d'autant plus le regretter que l'œuvre du musicien s'en est assurément ressentie, et que la partition des Barbares, en dépit de son style magistral, est loin de compter parmi les meilleures du grand artiste qu'est M. Saint-Saëns. Mon regret est profond d'être obligé de le dire, mais à quoi bon déguiser ce qu'on croit être la vérité ? Ce qu'on doit reprocher à l'auteur des Barbares, c'est, après un manque trop évident d'inspiration, l'incertitude où nous jette son œuvre, par suite de l'incertitude où il parait s'être trouvé lui-même en l'écrivant. Qu'a-t-il voulu faire ? De quel côté a-t-il voulu se tourner ? On n'en sait rien, nul ne le pourrait dire, le but qu'il poursuit reste inconnu, et il semble, par son indécision, par l'hésitation dont témoigne son œuvre, avoir manqué de l'audace nécessaire et de franchise envers lui-même. On se rappelle involontairement, en entendant cette musique, la fière déclaration faite naguère par M. Saint-Saëns : « Je n'ai jamais été, je ne suis pas, je ne serai jamais de la religion wagnérienne. » Assurément, son œuvre n'est pas wagnérienne par certains côtés ; on n'y trouve que peu de traces de leitmotive, et l'orchestre se tient à sa place, n'accapare pas insolemment l'attention et ne s'efforce pas d'étouffer les voix sous son fracas instrumental. Mais, d'autre part, l'auteur emprunte pourtant aux procédés wagnériens le système détestable de la déclamation continue, la volonté de ne point construire de morceaux et celle d'éviter avec soin les ensembles. C'est cette façon d'agir qui me paraît blâmable, parce qu'elle a eu pour résultat de produire une œuvre sans caractère, sans couleur et sans portée. M. Saint-Saëns ne nous a pas habitués à le voir manquer de franchise ; à tout le moins a-t-il manqué ici de volonté et de décision. On attendait mieux de l'auteur de Samson et Dalila et de la symphonie en ut mineur.
La partition froide et incolore des Barbares ne saurait donc rien ajouter à la renommée et à la gloire de M. Saint-Saëns. Faut-il, après cela, constater de nouveau qu'elle est écrite de main de maître ? Il serait assurément peu croyable qu'il en fût autrement. Mais c'est au théâtre surtout que la forme ne suffit pas, et que le fond importe avant tout. Or, c'est le fond, c'est-à-dire la véritable inspiration, qui fait ici le plus complètement défaut, et la pauvreté du sujet n'est certainement pas étrangère à ce fait. Cependant, là même où la situation aurait pu le porter, comme dans la grande scène de Floria et de Marcomir, le compositeur n'a pas trouvé un accent, un élan, un cri du cœur pour souligner cette situation. Il y a sans doute quelques pages heureuses dans la partition, comme l'introduction symphonique du premier acte, la jolie scène de Floria et des femmes, où le chœur de celles-ci reprend d'une façon poétique chacune des phrases établies par la prêtresse, puis encore le chant vigoureux de la délivrance, au troisième acte : Divinité libératrice ! et enfin, de côté et d'autre, quelques phrases bien venues, avec, parfois, certains effets d'orchestre inattendus ou délicieux. Mais tout cela, il faut bien le dire, ne suffit pas à constituer une œuvre sérieuse et viable. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1904]
BARBE DE BÉTASSON (LA)
Opérette en un acte, musique de Georges Douay, représentée aux Folies-Marigny en 1864.
BARBE-BLEUE
Opéra bouffe en trois actes et quatre tableaux, paroles de Henri Meilhac et Ludovic Halévy, musique de Jacques Offenbach, représenté pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des Variétés, le 5 février 1866, dans une mise en scène de José Dupuis, avec Hortense Schneider (Boulotte), Dupuis (Barbe-Bleue), Couder (Popolani) et Kopp (le roi Bobèche), sous la direction de Jacques Offenbach.
« Le sire de Barbe-Bleue mis en scène par les auteurs de la Belle Hélène n'a rien de commun avec le Barbe-Bleue de Perrault, si ce n'est sa barbe et ses nombreux veuvages. Henri VIII jovial, il n'égorge pas lui-même ses femmes, il les fait empoisonner par son chimiste Popolani. Ce n'est pas, d'ailleurs, pour les punir du péché de curiosité qu'il leur offre le verre d'eau sucrée, c'est afin de pouvoir donner carrière à sa passion pour le changement. La partition de Barbe-Bleue, dit M. Jouvin, a les qualités et les défauts des cent partitions signées de ce nom qui a la vogue : Jacques Offenbach... M. Offenbach avait écrit des finales très développés dans la Belle Hélène ; dans Barbe-Bleue, il a surtout multiplié les petits airs ; mais la veine mélodique, pour être fragmentée, n'en est pas moins abondante. Je crois pourtant devoir mettre le compositeur en garde contre sa tendance à reproduire sans cesse les mêmes rythmes ; mais j'ai un bien faible espoir de le convertir, attendu qu'il réussit beaucoup, qu'il réussit surtout par le défaut que je m'efforce de reprendre. Le Bu qui s'avance a plus fait, pour le succès de la Belle Hélène, que le joli duo :
Oui, c'est un rêve d'amour !
Et, au moment où je fais cette moralité, une voix attardée dans la nuit chante sous mes fenêtres :
Il faut qu'un courtisan s'incline,
San s'incline.
On peut citer le duettino de l'introduction, la chanson de la batifoleuse, le motif de la valse du tirage au sort des rosières ; au deuxième acte, les couplets du bon courtisan, le morceau du baisemain. La page la plus musicale de l'ouvrage, c'est le grand duo de M. et Mme Barbe-Bleue, au troisième acte. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]
« Principaux personnages : le sire de Barbe-Bleue ; le roi Bobèche ; le comte Oscar ; le prince Saphir ; Popolani, alchimiste de Barbe-Bleue ; la reine Clémentine ; la princesse Hermia, fille du roi Bobèche, paysanne au premier acte sous le nom de Fleurette ; Boulotte, paysanne, etc.
La scène se passe tantôt dans un village près du château de Barbe-Bleue, tantôt à la cour du roi Bobèche, tantôt dans un caveau du château de Barbe-Bleue. Date quelconque.
Chacun connaît l'horrifique histoire du Sire de Barbe-Bleue, ce seigneur qui avait la manie du conjungo et tuait ses femmes pour s'offrir le plaisir d'en épouser de nouvelles. Sujet bien macabre pour en tirer une histoire plaisante, dira-t-on. Mais fiez-vous à Meilhac et Halévy pour transformer le drame en un joyeux badinage.
Dans la pièce que nous analysons, Barbe-Bleue est un potentat indépendant sur la frontière des Etats du roi Bobèche, souverain de haute fantaisie, qui vit dans les plus mauvais termes avec son épouse, la reine Clémentine. Bobèche a eu de son mariage d'abord une fille, puis un fils. Voulant empêcher son sceptre de tomber en quenouille, il a imaginé de traiter sa fille comme jadis on traita le petit Moïse : la princesse fut mise dans un panier insubmersible et confiée au fil de l'eau. Depuis on n'en a plus entendu parler. En fait elle a été élevée par un paysan et vit en paysanne elle-même dans un village à proximité du château de Barbe-Bleue. Elle inspire un vif amour au prince Saphir qui, pour gagner son cœur de plain-pied, pour ainsi dire, s'est volontairement transformé en berger et est venu habiter porte à porte avec elle. Mais Saphir est beau garçon et a donné dans l'œil à une robuste luronne, Boulotte, laquelle ne passe pas pour une vertu farouche.
Le roi Bobèche s'étant aperçu à son vif chagrin que son fils était un lamentable polichinelle, impossible comme héritier du trône. s'est souvenu qu'il avait une fille et a chargé son grand courtisan, le comte Oscar, de retrouver la princesse.
Barbe-Bleue en est à son cinquième veuvage. Quand une femme le fatigue, il charge son alchimiste Popolani de la faire disparaître par le poison. Cinq épouses ont été ainsi expédiées, du moins il le croit. Il en cherche maintenant une sixième, et las des personnes de son rang, il voudrait une paysanne. Aussi a-t-il chargé Popolani de se mettre en quête d'une rosière ; lui-même présidera en personne au couronnement.
Bobèche n'aime guère sa femme, mais il ne veut pas qu'elle le trompe. Aussi lorsqu'un gentilhomme approche la reine de trop près charge-t-il le comte Oscar de le faire passer à trépas. Il opère le vide autour de sa Clémentine. Cinq grands personnages ont ainsi disparu de façon subite.
Mais Popolani pas plus que le comte Oscar n'ont exécuté à la lettre les ordres sanguinaires de leurs maîtres. Popolani s'est borné à endormir temporairement ses victimes ; le comte Oscar a tout simplement caché les siennes dans une maison amie.
Au premier acte, nous assistons au flirt de Fleurette et de Saphir : Fleurette aime beaucoup Saphir, mais elle ne veut entendre parler d'amour que pour le bon motif. Nous voyons ensuite Boulotte mettre l'assaut devant le pseudo-berger à la manière forte. Puis Popolani arrive, à la recherche de sa rosière ; il simplifie beaucoup son choix en s'en remettant au hasard : la rosière est tirée au sort, et le sort tombe sur Boulotte. Le comte Oscar arrive à son tour à la recherche de la princesse Hermia ; un heureux hasard la lui fait découvrir en Fleurette. Saphir est ravi de découvrir que sa bergère est princesse. Rien ne l'oblige plus à garder l'incognito et il annonce à son aimée que sous peu elle le verra à la cour en qualité de prétendant.
Survient Barbe-Bleue, qui a juste le temps d'apercevoir la princesse comme elle s'éloigne. Il préside ensuite au couronnement de la rosière ; Boulotte lui plaît et il l'épouse tout de go.
Le premier tableau du second acte se passe à la cour de Bobèche. Le roi fait exécuter le seigneur Alvarez, qui a été vu parlant à sa femme. Il a ensuite une explication pénible avec la reine. Le sujet de la dispute est la princesse Clémentine, qui se refuse à épouser le prince Saphir, choisi par le roi pour son époux. Elle ignore encore que Saphir et son berger ne font qu'un. Saphir paraît et toutes les objections de la princesse s'envolent comme par enchantement. Nouvelle scène de famille plus pénible que la première en présence du fiancé.
Arrive Barbe-Bleue qui présente à Bobèche sa sixième femme. La présentation de Boulotte cause une réelle sensation.
Second tableau : dans le caveau de l'alchimiste Popolani. Barbe-Bleue lui annonce qu'il va avoir à opérer sur Boulotte, car il a décidé d'épouser la princesse Hermia. Popolani rumine des projets de révolte. Quant paraît Boulotte, il lui fait, comme aux autres, boire un narcotique. Barbe-Bleue se croit veuf pour la sixième fois et s'en va satisfait. Une fois qu'il a le dos tourné, Popolani réveille sa pseudo-victime et la présente aux cinq premières femmes de Barbe-Bleue, qui lui constituent un gentil petit harem, préférant ça au trépas. Avec les six femmes il ourdit un complot. Il va les emmener déguisées en bohémiennes à la cour de Bobèche et dévoiler les crimes de son maître.
Le troisième acte s'ouvre sur les noces de Saphir et de la princesse Hermia. Comme les fiancés se dirigent vers la chapelle, Barbe-Bleue paraît et leur ordonne de s'arrêter. Il annonce la mort de Boulotte et demande au roi... la main de sa fille ! Tout simplement. Tant d'audace ne resterait pas impunie si Barbe-Bleue ne disposait pas d'une bonne armée, alors que Bobèche n'en a pas. La situation étant telle, la demande outrecuidante de Barbe-Bleue est accueillie par le roi avec satisfaction. Mais Saphir ne l'entend pas de cette oreille et provoque Barbe-Bleue en duel. Le combat a lieu et Saphir tombe bientôt, selon toute apparence mort, mais en réalité aussi vivant que les cinq seigneurs tués par Oscar et que les six femmes tuées par Popolani.
Popolani survient déguisé en bohémien et accompagné des six victimes déguisées en bohémiennes. Il complote sa vengeance de concert avec le comte Oscar. Leur conciliabule est interrompu par le retour de la noce : Barbe-Bleue vient d'être uni à la princesse. Nouvelle scène de famille aussi pénible que les précédentes.
Toutefois la vengeance et le dénouement approchent. Les bohémiennes, après avoir dit la bonne aventure, se démasquent : il devient évident que Barbe-Bleue est polygame à la septième puissance. Les seigneurs tués par Oscar se présentent à leur tour. Que faire en cette conjecture ? C'est bien simple : Saphir épousera Hermia, les cinq morts du comte Oscar se chargeront des cinq premières femmes de Barbe-Bleue. Quant à Barbe-Bleue, qui reste seul en présence de Boulotte, il reprendra celle-ci, qui ne le voit pas d'un œil sévère, nonobstant le vilain tour qu'il a essayé de lui jouer. La pièce finit donc par sept mariages simultanés : rarement dénouement d'opérette en a eu autant ! »
(Edouard Combe, les Chefs-d’œuvre du répertoire, 1914)
BARBERINE
Opéra-comique en trois actes, livret de Paul Collin et Lavallée, d'après la jolie comédie d'Alfred de Musset, musique de Georges de Saint-Quentin, représenté au théâtre de la Monnaie de Bruxelles le 08 décembre 1891 avec Mmes Darcelle (Barberine), Savine (Rosenberg), Wolf (la reine), Dalmont (Karekeri), MM. Isouard (Ulrich), Gilibert (Wladislas).
« Le sujet manque un peu de mouvement et d'action pour une œuvre lyrique, et la musique, élégante et non sans grâce, laisse un peu trop à désirer sous le rapport de l'originalité. »
[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, supplément d’Arthur Pougin, 1903]
BARBIER DE BAGDAD (LE) ou LE FILS DU CALIFE
Opéra-comique en deux actes, paroles de Carlier aîné, musique de Crispin, représenté à Dunkerque en novembre 1829.
BARBIER DE CATALOGNE (LE)
Opéra-comique en deux actes, paroles de Beaunoir, musique de Jaume, représenté à Bordeaux au commencement du XIXe siècle.
BARBIER DE SÉVILLE (LE)
Opéra-comique français, musique de Schulz, représenté à Reinsberg en 1786.
BARBIER DE SÉVILLE (LE)
Opéra-comique en quatre actes, livret de Giuseppe Petrosellini, musique de Giovanni Paisiello, créé à Saint-Pétersbourg, Théâtre de l’Ermitage, le 15 septembre 1782.
Version française d’Etienne-Nicolas Framery, texte parlé pris dans la comédie de Beaumarchais, représentée à Versailles, Théâtre de la Reine, le 14 septembre 1784. Première à l’Opéra-Comique (1re salle Favart) le 16 mars 1793 dans cette version française.
BARBIER DE SÉVILLE (LE)
[Il Barbiere di Siviglia]
Opéra bouffe en deux actes de Cesare Sterbini (1784-1831), d'après la comédie de Beaumarchais, musique de Gioacchino Rossini.
Ecrit en sept jours, l’ouvrage est intégralement de la main de Rossini, y compris la Romance d'Almaviva au 1er acte et le finale en forme de Boléro du 2e acte, attribués à Manuel Garcia, et les récitatifs attribués à Zamboni.
Personnages : le comte Almaviva (ténor) ; Don Bartolo (basse bouffe) ; Rosine (contralto ou soprano) ; Figaro (baryton) ; Don Basile (basse) ; Fiorello (ténor) ; Ambroglio (basse) ; Berta (soprano) ; un officier (basse) ; un alcade ou magistrat, un notaire, sbires, soldats, musiciens.
L’action se déroule à Séville, au XVIIIe siècle.
Créé au Théâtre Argentina de Rome le 20 février 1816 sous le titre Almaviva ossia l’inutile precauzione.
Elle fut jouée pour la première fois à Paris, salle Louvois, par la troupe du Théâtre Italien le 26 octobre 1819.
Première fois en français (version de Castil-Blaze : le Barbier de Séville ou la Précaution inutile, opéra-comique en 4 actes) à l'Opéra de Lyon le 19 septembre 1821.
Première fois à la Monnaie de Bruxelles (version de Castil-Blaze) le 03 octobre 1821.
Première fois en français à Paris au Théâtre de l'Odéon (alors Théâtre Lyrique) le 06 mai 1824.
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ROME Th. Argentina 20.02.1816 |
LONDRES Haymarket 1818 |
LONDRES Covent Garden 10.03.1818 |
NEW YORK Opéra du Palmo 19.05.1819 |
Rosine |
G. GIORGI-RIGHETTI |
FODOR |
DICKONS |
LEESUG |
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Almaviva |
Manuel GARCIA |
GARCIA |
JONES |
PHILIPS |
Figaro |
L. ZAMBONI |
NALDI |
LISTON |
X |
Bartholo |
B. BOTTICELLI |
AMBROSETTI |
ISAACS |
X |
Basile |
Z. VITARELLI |
ANGRISANI |
FAWCETT |
X |
Chef d’orchestre |
G. ROSSINI |
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PARIS Italiens 26.10.1819 |
LYON
19.09.1821 |
BRUXELLES Monnaie 03.10.1821 |
PARIS Odéon 06.05.1824 |
PARIS Opéra 14.01.1828 |
PARIS Opéra 09.12.1853 |
Rosine |
Ronza DE BEGNIS |
FOLLEVILLE |
CAZOT |
MONTANO |
SONTAG |
Angiolina BOSIO |
Marceline |
BRUNET | ROUSSELOIS |
CAMOIN |
ROSSI |
Barbe Eléonore DUCLOS |
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Almaviva |
GARCIA |
DAMOREAU |
DESFOSSÉS |
LECOMTE |
BORDOGNI |
CHAPUIS |
Figaro |
PELLEGRINI |
DÉRUBELLE |
d’ARBOVILLE |
LÉON |
GALLI |
MORELLI |
Bartholo |
GRAZIANI |
MICALEF |
EUGÈNE |
CAMOIN |