Eugène BATAILLE
Eugène BATAILLE
basse française
(Toulouse, Haute-Garonne, vers 1845 – ap. 1890)
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta le 05 septembre 1863 dans le Caïd (le Tambour-major).
Il y créa le 11 janvier 1864 la Fiancée du roi de Garbe (Kouli-Rouka) d'Esprit Auber ; le 05 février 1866 Fior d'Aliza (Antonio) de Victor Massé ; le 17 novembre 1866 Mignon (Lothario) d'Ambroise Thomas.
Il y participa à la première le 07 juin 1866 de la Colombe (Maître Jean) de Charles Gounod ; le 10 mai 1869 de Jaguarita l'Indienne de Fromental Halévy.
Il y chanta Haydée (24 avril 1864) ; Joseph (Jacob, 18 août 1866) ; l'Etoile du Nord (Gritzenko, 1867) ; Galathée (Pygmalion, 1869). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Il débuta salle Le Peletier le 20 octobre 1871 dans les Huguenots (Saint-Bris).
Il créa salle Le Peletier le 10 janvier 1873 la Coupe du roi de Thulé (Angus) d'Eugène Diaz ; à la salle Ventadour le 15 juillet 1874 l'Esclave (Moraskeff) d'Edmond Membrée. Il créa au Palais Garnier : le 05 avril 1876 Jeanne d'Arc (un Sergent de bande) d'Auguste Mermet ; le 07 octobre 1878 Polyeucte (Siméon) de Charles Gounod ; le 30 janvier 1888 la Dame de Monsoreau (Gorenflot) de Gaston Salvayre ; le 21 mars 1890 Ascanio (Charles Quint) de Camille Saint-Saëns.
Il chanta au Palais Garnier : les Huguenots (Saint-Bris) ; Guillaume Tell (Gessler) ; Hamlet (le Spectre) ; Don Juan (le Commandeur) ; le Freischütz (Kouno) ; le Prophète (Oberthal) ; l'Africaine (Don Diégo ; Grand Brahmine) ; Faust (Méphistophélès, 1876) ; le Roi de Lahore (Indra, 1877) ; Aïda (Ramfis, 1880) ; Rigoletto (Monterone, 1886) ; le Cid (Don Gormas, 1886) ; Patrie ! (Noircarmes, 1887) ; Henri VIII (le Légat, 1888) ; Roméo et Juliette (le Duc, 1889). |
M. Eugène Bataille débute à l'Opéra-Comique dans le Caïd. L'ancien Battaille [le baryton Charles Battaille] est, dit-on furieux de voir paraître un nouveau Bataille qui n'est ni son parent ni son élève... Il voulait le forcer à changer de nom. Mais Eugène Bataille n'est pas un nom de guerre, et le jeune chanteur débute avec le nom qu'il a reçu de son père. Il y aurait un moyen de distinguer l'un de l'autre ces deux artistes ; ce serait de les appeler, à l'instar des deux Sax, l'un Battaille aîné, et l'autre Bataille junior. (le Tintamarre, 06 septembre 1863)
Reprise du Caïd à l’Opéra-Comique. Eugène Bataille, qui débutait dans le tambour-major, a le physique du rôle ; il est grand, bien proportionné, bel homme. Comme voix, il est plutôt baryton que basse, et le timbre de son organe est suffisamment agréable ; comme chanteur, il se tire parfaitement d’affaire, et, comme comédien, il tient la scène avec toute la convenance dont on est capable lorsqu’on a joué avec un certain succès à Bruxelles, à Bordeaux, à Marseille, enfin sur les meilleures scènes françaises de la province et de la Belgique. Ceux qui le connaissent assurent que l’émotion, en ce premier début, lui enlevait la moitié de ses moyens ; nous verrons au deuxième. Mais il y a lieu déjà d’être satisfait. (Gustave Bertrand, le Ménestrel, 13 septembre 1863)
Timide et peureux quand il entre en scène, Bataille devait faire les sauvages aux processions du bœuf-gras. Il a du boucher dans les épaules ; une voix bien assise, très belle et d'une souplesse remarquable. Il remplace ce pauvre Gourdin, et le même rôle joué par lui, Lambro de Lara, a pris une physionomie tout autre. Gourdin avait plus d'individualité, mais il soignait trop le détail et il en avait fait une création chétive à laquelle manquait l'ampleur de celui qui l'a remplacé. L'organe de Bataille est gracieux, chose si rare dans les voix de basse. Le physique et l'estomac de l'emploi. Comme le duc de Luynes, il mange une omelette d'un demi-cent d'œufs et un gigot à lui tout seul ; après, il sort de table, suivant le précepte du sage, avec la faim. (Yveling Rambaud et E. Coulon, les Théâtres en robe de chambre : Opéra-Comique, 1866)
M. Eugène Bataille, de l’Opéra-Comique, vient de renouveler son engagement pour deux ans. C’est un acte de bonne administration de la part de MM. de Leuven et Ritt. (l’Europe artiste, 05 janvier 1868)
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