Charles DALMORÈS
Charles Dalmorès dans le Crépuscule des dieux (Siegfried) au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles
Charles Léopold BRIN dit Charles DALMORÈS
ténor français
(Nancy, Meurthe-et-Moselle, 31 décembre 1871* – Hollywood, Californie, États-Unis, 06 décembre 1939)
Fils de Claude Joseph BRIN (Nancy, 21 octobre 1836* –), lithographe, et d'Elisabeth ORY (Nancy, 03 juillet 1842* –), repasseuse, mariés à Nancy le 28 mai 1870*.
Frère de Pierre Victor BRIN (Nancy, 05 décembre 1875* – 6 rue Bouilloux-Lafont, Paris 15e, 23 janvier 1948*), premier prix de basson au Conservatoire de Paris en 1898 ; et d'Henry Alphonse BRIN (Nancy, 12 août 1877* –), premier accessit de contrebasse au Conservatoire de Paris en 1898.
Après avoir été lauréat au Conservatoire de sa ville natale, il vint à Paris, où il entra au Conservatoire national en 1880 ; il y obtint le premier prix de cor en 1891. A sa sortie, à 19 ans, il fut engagé aux Concerts Lamoureux et aux Concerts Colonne.
En 1894, il professait le cor au Conservatoire de Lyon. Là, M. Dauphin, la basse bien connue, l'ayant entendu chanter par hasard, s'étonna de l'ampleur de sa voix et s'offrit à lui donner des leçons de chant. Après quelques conseils de ce maître, le jeune artiste se rendit à Paris pour y étudier avec le ténor Vergnet le répertoire de grand opéra.
En 1899, Charles Dalmorès débuta à Rouen, au Théâtre des Arts, où il se fit remarquer dans Sigurd, le Prophète, les Huguenots et surtout dans la création française de Siegfried.
Engagé à Bruxelles, au Théâtre de la Monnaie, le 09 février 1901, il obtint dans sa création de Louise, un succès qui se confirma aux reprises, en 1901, de Tristan et Isolde, de la Walkyrie, de Lohengrin ; il se classa enfin au rang des plus réputés interprètes de Wagner, en créant le Crépuscule des dieux en 1902.
A la prière du compositeur d'Harcourt, il chanta, devant la comtesse de Flandre, le rôle du Tasse, et reçut des félicitations très chaleureuses.
Le 07 mars 1902, obligé de remplacer au pied levé le ténor Imbart de la Tour dans la Prise de Troie, il chanta et joua le rôle d'Enée de façon impeccable. Peu après il triomphait dans l'interprétation magistrale de l'Alceste, de Gluck, au Conservatoire de Bruxelles, où il sut donner une puissante sensation d'art dans l'interprétation d'un rôle assez ingrat.
L'excellent artiste a été engagé par le célèbre pianiste Alfred Cortot pour chanter à Paris, dans la saison d'été 1902, au cours de représentations wagnériennes, la redoutable partition du Götterdämmerung. Ses débuts, aux Festivals lyriques, firent sensation.
Le 30 novembre 1903, il créa le Roi Arthus (Lancelot) d'Ernest Chausson à la Monnaie de Bruxelles.
Il chantait en français, en italien et en allemand. Il interpréta Lohengrin (Lohengrin) à Bayreuth en 1908, puis chanta à l'Opéra de Chicago et fit une carrière internationale.
Il est décédé à soixante-sept ans.
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Il y débuta le 13 juin 1911 dans Siegfried (Siegfried).
Il chanta en 1913 Salomé (Hérode) et le Crépuscule des dieux (Siegfried). |
Charles Dalmorès dans Lohengrin (Lohengrin)
Charles Dalmorès dans Carmen (Don José)
Sa voix jeune et franche s'adapte au lyrisme des hymnes et des invocations martiales aussi bien qu'aux effusions, aux plaintes ou aux caresses amoureuses. Il sait en tirer, selon les besoins de la partition, les fortes sonorités, les demi-teintes ; mais il se garde d'abuser des notes éclatantes. Il ajoute à ces qualités l'articulation impeccable des paroles et une préoccupation constante de l'effet plastique, des attitudes, des gestes tendant à rendre plus communicative l'émotion dont il s'est pénétré. (Nos Contemporains, Bruxelles)
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Charles Dalmorès dans Siegfried (Siegfried)
Charles Dalmorès dans Samson et Dalila (Samson)
Discographie
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"Arrêtez, ô mes frères" extrait de l'acte I de Samson et Dalila de Saint-Saëns Charles Dalmorès (Samson) et Orchestre Victor Victor 87087, mat. B11153-2, enr. à Camden, New Jersey, le 30 octobre 1911
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Voir également les enregistrements de Carmen (acte II "Air de la Fleur", "Là-bas dans la montagne"), Faust (actes I. Duo et V. Trio final), Grisélidis (Prologue "Ouvrez-vous sur mon front")