Marie HÉBERT-MASSY

 

Marie Hébert-Massy par Hilmar Johannes Backer vers 1840

 

 

Marie Angélique Elisa GIACOMASCI dite Marie HÉBERT-MASSY

 

soprano français

(Paris, vers 1815 – Toulouse, Haute-Garonne, 10 mai 1875*)

 

Fille de Jean Jacques GIACOMASCI, peintre et vitrier, et de Marguerite Geneviève Bernardine LANGAGNE.

Sœur de Caroline Louise GIACOMASCI, institutrice [épouse à Paris ancien 10e le 29 avril 1839* Pierre Marius AUDRAN, ténor].

Epouse à Paris ancien 2e le 09 octobre 1834* Achille Robert HÉBERT, baryton-basse ; père adoptif par acte du 24 août 1863 (transcrit à Toulouse le 31 décembre 1863*) d’Auguste Émile PRENDERGAST-HÉBERT (Paris ancien 9e, 22 août 1837* – ap. 1878), capitaine major au 8e bataillon de chasseurs à pied [fils de Charles Marie Louis PRENDERGAST (1799 – Paris ancien 8e, 16 novembre 1844*), fondeur en cuivre, et de Bernardine Floride GIACOMASCI (1800 – ap. 1863)].

 

 

Elle débuta sous le nom d’Elisa MASSY à l’Opéra-Comique en 1832, où elle créa le rôle de Nicette dans le Pré-aux-Clercs, chanta à La Haye (1835), fit un court séjour au Théâtre des Variétés (1836), à nouveau à La Haye (où elle créa en octobre 1839 Norma (Adalgise) de Vincenzo Bellini dans la version française d'Etienne Monnier), chanta à Gand et à la Monnaie de Bruxelles (1842), rentra à l’Opéra-Comique (1842), et partit pour la province (Lille, 1844 ; Lyon, où elle créa le 19 février 1847 Marie-Thérèse (Olga) de Nicolas Louis). Elle chanta ensuite à l’Opéra de Paris, puis se fixa à Toulouse, où elle fut nommée professeur au Conservatoire de musique, poste qu’elle occupa jusqu’à sa mort. Le 30 décembre 1852, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, elle avait créé un rôle dans la Faridondaine, drame en 5 actes et huit tableaux, mêlé de chant et de musique d’Adolphe Adam et de Groot.

Elle est décédée à soixante ans en son domicile, quartier des Sept deniers, route de Blagnac, à Toulouse.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta le 18 octobre 1832 en créant la Médecine sans médecin (Agathe) de Ferdinand Hérold.

 

Elle y créa le 15 décembre 1832 le Pré-aux-Clercs (Nicette) de Ferdinand Hérold ; le 16 mai 1833 Ludovic (Nice) de Ferdinand Hérold ; le 20 juillet 1833 la Prison d'Edimbourg (Jenny) de Michele Enrico Carafa ; le 18 septembre 1833 le Proscrit (Floretta) d’Adolphe Adam ; le 24 mai 1834 Lestocq (Catherine) d’Esprit Auber.

 

Elle y chanta le Valet de chambre (septembre 1833) ; le Nouveau seigneur du village (novembre 1833) ; Robin des bois [le Freischütz] (Nancy, 1835) ; les Diamants de la couronne (01 juillet 1842) ; le Chalet (01 juillet 1842).

 

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle y débuta le 19 septembre 1847 dans Lucie de Lammermoor (Lucie).

 

Elle y chanta Robert le Diable (Isabelle, 1848) ; Charles VI (Odette, octobre 1848) ; la Juive (Eudoxie, 1848) ; les Huguenots (Marguerite de Valois, 1848) ; la Muette de Portici (Elvire, 1849) ; le Freischütz (Annette, 1850) ; le Prophète (Bertha, 1850) ; la Bouquetière (Annette) ; l'Âme en peine (Paola) ; la Xacarilla (Ritta) ; le Comte Ory (Isolier, 1861).

 

 

 

 

 

Il y a deux jours ont eu lieu à Toulouse les obsèques de Mme Hébert-Massy, professeur au Conservatoire de musique de cette ville.

Cette artiste laisse un nom qui ne réveille que peu de souvenirs chez les journalistes parisiens, mais qui, cependant, brilla d'un certain éclat dans le monde des théâtres. Il est vrai qu'il y a si longtemps !

Mme Hébert, alors Mlle Massy, était pensionnaire de l'Opéra-Comique il y a plus de quarante ans : c'est elle qui créa le joli rôle de Nicette, dans le Pré-aux-Clercs.

Mlle Massy, que distinguaient une remarquable virtuosité de cantatrice et un charmant talent de comédienne, après un court séjour à l'Opéra-Comique, partit pour la province où elle fit une brillante carrière de chanteuse légère. Elle reparut il y a une vingtaine d'années à Paris, à la Porte-Saint-Martin, dans la Faridondaine, drame-vaudeville dans lequel Adam et M. de Groot avaient introduit pour elle une partie musicale qui contribua considérablement au grand succès de la pièce.

Mariée au chanteur Hébert, qui remplissait avec succès l'emploi des basses en province, l'artiste se retira ensuite à Toulouse, où elle s'était consacrée au professoral.

Tous les professeurs et les élèves du Conservatoire ont assisté à ses obsèques. Le deuil était conduit par M. Hébert-Massy, capitaine adjudant-major, son fils.

Mme Hébert-Massy était la belle-sœur du chanteur Audran, que nous avons connu à 1'Opéra-Comique, actuellement un des professeurs les plus estimés du Conservatoire de Marseille.

(le Figaro, 17 mai 1875)

 

 

 

 

 

Chanteuse fort distinguée, qui eut son heure de gloire, sinon de célébrité, s'appelait Giacomasci, et fut connue d'abord sous le nom de Mlle Massy, jusqu'au jour où elle épousa le chanteur Hébert, son camarade de l'Opéra-Comique, dont elle joignit le nom au sien. Mlle Massy débuta à ce théâtre vers 1832, et son succès fut tel qu'elle fut presque immédiatement reçue sociétaire. Un critique disait d'elle en 1833 : « Mlle Mass débute à peine, et sa réputation est déjà colossale. Nous craignons que des éloges exagérés ne nuisent au développement du talent précoce de cette jeune actrice, dont la voix a besoin d'être ménagée, et à laquelle on confie des rôles qui sont un peu au-dessus de ses forces. Mlle Massy a des rôles importants dans tous les ouvrages nouveaux. Elle s'acquitte parfaitement de ceux qui lui ont été confiés dans le Pré-aux-Clercs (c'est elle en effet qui créa le joli petit rôle de Nicette), Ludovic, la Prison d'Edimbourg et le Proscrit ; mais elle consulte peut-être plus son zèle que ses forces en se constituant ainsi l'atlas du théâtre dont elle fait partie. » Malgré son très grand succès, Mme Hébert-Massy ne resta que trois ou quatre ans à l'Opéra-Comique, et bientôt s'en alla dans les grandes villes de la province et de l'étranger, où elle retrouva la faveur du public. En 1847, elle revint à Paris et fit une courte apparition à l'Opéra, où elle se montra dans Lucie de Lammermoor ; puis comme elle joignait à son talent de chanteuse de très réelles facultés de comédienne, elle fut engagée au théâtre de la Porte-Saint-Martin, où l'on fit pour elle un grand drame mêlé de musique, la Faridondaine, dans lequel Adolphe Adam lui tailla un rôle musical très développé. La pièce et la cantatrice attirèrent la foule à ce théâtre pendant plusieurs mois, et cependant Mme Hébert-Massy, à part une nouvelle et courte apparition quelle fit vers 1853 à l'Opéra, où, entre autres rôles, elle chanta celui de Bertha dans le Prophète, ne trouva pas le moyen de se faire engager sur une de nos grandes scènes lyriques. Elle se retira alors à Toulouse, et fut bientôt nommée professeur au Conservatoire de cette ville. Elle y est morte au mois de mai 1875, âgée de soixante-deux ans.

(François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens, suppl. d’Arthur Pougin, 1878-1880)

 

 

 

 

 

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